Le bout du monde est juste là, dans les rizières et dans les cultures de vanille.
Impossible d'aller plus loin.
Celui qui n'aura pas l'opportunité de remonter vers la ville par une piste de terre rouge et le bîtume sera comme enfermé dans une boite de haricot.
Lorsque l'on ouvrira la boite, ça en sera fini pour lui.
Impossible d'aller plus loin.
Celui qui n'aura pas l'opportunité de remonter vers la ville par une piste de terre rouge et le bîtume sera comme enfermé dans une boite de haricot.
Lorsque l'on ouvrira la boite, ça en sera fini pour lui.
Au bout du monde (Quelques jours en brousse).
Pour la énième fois, nous tentons de rejoindre un village presque au bout d'une piste. Jamais, dans le passé, notre taxi n'a réussi, à cause de l'état du chemin dégradée par les intempéries.
Mais cette fois-ci sera différente. Même s'il pleut pratiquement tous les jours, la terre est sèche et la voie à été réparée par les villageois*.

Dans la Renault 4L, nous emportons nos effets personnels et deux cercueils (voir post précédent).
Nous descendons à maintes reprises pour faciliter le passage de notre "4x4". Quelque fois, il faut le pousser.

En traversant les villages, nous croisons toujours un monument dédié à l'Indépendance de Madagascar, ainsi que des gens qui parlent le français. Notre pays est profondément lié à la grande île, et ces monuments eux-mêmes rappellent sans cesse que les français ont participé au développement du pays.

Les habitations sont faites de bois, de tôles et de végétaux (bambou, ravinala, etc.)
Autrefois, les gens ne mettaient pas de fenêtres aux maisons. La journée d'un cultivateur de vanille se passe à l'extérieur.
Ca permet aussi, dans le cas où des gens viennent en visite, de ne pas montrer ce qu'il y a dans la maison.

La culture sur brulis est très pratiquée dans le pays. Pas de chimie dans les sols.
Les gens n'ont plus à se nourrir durant toute l'année. Alors ils plantent davantage de riz. Un malgache mange du riz le matin, le midi et le soir.
Un repas sans riz n'en n'est pas un.
Le plat de base : riz + brèdes** + viande ou poisson*** (si les moyens le permettent). Le piment est très consommé.
La boisson s'appelle rano-ampango ou rano-vola. C'est facile a faire : lorsque le riz est cuit, laissez-en un peu au fond du faitout. Faites-le cramer et rajoutez ensuite de l'eau que vous portez à ébulition. Sa couleur peut être claire à noire comme du café.
L'alimentation de base est complétée ou variée avec du manioc, du fruit à pain (Sahonambo), des patates douces ou des grosses bananes à faire cuire.

Heureusement, en cette période de fin d'année, les fruits sont abondants. On trouve des ananas, des lichies, des noix de coco, des jacquiers, des mangues, des bananes, des papayes, ainsi que d'autres fruits moins connus.

Mon fils découvre pour la première fois le plaisir de boire à pleines gorgées du jus de coco.

J'ai été surpris de voir des enfants jouer au yoyo avec des oranges vertes. A quand un championnat du monde de yoyo, version écolo ?

Les hommes préfèrent jouer aux dominos, pour de l'argent.
En guise d'accompagnement, ils boivent du chimbo (alcool fermenté de coco) ou du betsabetsa (alcool fermenté de canne à sucre). D'autres préfèreront un rhum de fabrication locale.
Ils ont alors de petits yeux brillants qui ne laissent aucun doute sur leur état...

Le paysage est verdoyant, nous poursuivons notre chemin vers les cultures de vanille.

"On ne peut pas oublier les ancêtres"
Dans ce pays les traditions restent fortes, la réalisation d'une cérémonie dédiée aux ancêtres est d'une grande importance pour les vivant.

Sur la piste, les infrastructures ne sont plus entretenues depuis le départ des Français. On s'adapte avec les moyens locaux.

Ici des enfants battent les épis de riz pour récuperer les grains sur une bâche...

Tandis que là, d'autres enfants pilent le riz pour séparer le grain de son écorce.

A quelques mètres, des champs de culture de vanille à perte de vue.
Dommage pour ces cultivateurs, elle ne leur a été achetée que 10€ (23000 ariary ou 115000 FMG) le kilo en 2008.

Le soir, après une longue balade, nous rentrons au village.
Sur la piste, des écoliers, qui rentrent chez eux, sont étonnés de croiser un homme blanc.

Renvois :
* Dans chaque village, les hommes et les femmes valides sont astreints à des travaux d'intérêt général, par exemple pour entretenir la piste. Celle-ci est fortement dégradée chaque année, et surtout en période cyclonique. A certains moments de l'année, quelques villages installent des péages pour les véhicules.
**Brèdes : feuilles comestibles bouillies dans l'eau et servies avec l'eau de la cuisson.
***La viande est (presque) toujours cuite en sauce. Elle est dure à mâcher. On se contente d'un petit morceau. Le steak braisé de 300gr dans l'assiette est inconnu ici.
Le poisson peut être frais, mais peut accessible car cher pour eux.
Le poisson séché est très courant et accessible. par contre, on a l'inpression d'avaler une salière de 500gr. Beurk !
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