vendredi 26 décembre 2008

Conflits

On dit :
Pas de couple heureux sans conflit
Voyons cela...


Conflits

Dimanche 21 décembre
Un zébu pète les plombs et tente de se libérer de son vacher. Ce dernier n'arrive pas à en reprendre le contrôle. L'animal, avec sa forte masse, impose un parcours athypique à son maître. Les gens s'enfuient, les véhicules ralentissent. Tous le monde regarde la scène. La bête folle peut faire très mal.
Seul un homme reste immobile (à gauche sur la photo). Il est à quatre pattes dans l'herbe. L'animal lui tourne autour. Le pauvre fou ne semble pas affecté par l'incident.


Dimanche 21
Combat en règle de deux (jeunes) coqs dans la bemarivo.
Lundi 22
Prise de becs entre deux caméléons.
Regardez les couleurs jaune-oranger. Cela montre l'irritation des animaux.


Mardi 23
Conflit de couple. Donc un couple vivant (et heureux).
(Pas de photo, censuré)


Mercredi 24
Nid de guêpes.
J'ai été attaqué par des guêpes pour m'être trop approché de leur nid, dans un champ d'ananas et de cannes à sucre.
Elles ont été extrêmement rapides. Une seule m'a piquée à travers mon tee-shirt.
Le propiétaire des lieux les a brulé, avec leur nid.

Papa d'Cassibé est mort

En février 2008, j'ai photographié ce couple de cultivateurs lors d'une visite dans un village.
Je ne l'ai pas toujours dit, mais ces deux visages, côtes-à-côtes, représentent, pour moi, les malgaches. Ils sont intimement symboliques.
Ces photos ont fait partie de mon exposition en septembre dernier, et j'ai rapporté les tirages de l'expo aux modèles.



Ce monsieur est gravement tombé malade au printemps dernier.
Nous l'avons visité il y a une semaine sur son lit de souffrance, quelques jours avant qu'il décède.

Dans ce pays, la maladie peut rapidement vous entraîner vers la fin, comme cette femme rencontrée dans un taxi-b*, à qui le médecin de brousse a détecté un cancer du sein.
Nous avons un peu discuté et il est apparu que le mal est bien avancé. Si elle n'a pas les moyens d'aller se faire très rapidement soigner dans un hôpital équipé, c'en est fini pour elle.

Renvoi :
*taxi-b = taxi-brousse. Tout véhicule avec chauffeur permettant de se déplacer d'un village à l'autre.

Un dimanche à Antsampanamahazo

A Madagascar, il y a deux évênements le dimanche :
la messe (Je n'y vais pas, j'ai un mot du médecin) et la promenade (mitangatsanga).
Et donc, nous sommes allés à Antsampanamahazo



Un dimanche à Antsampanamahazo

Pour se déplacer, nous prenons un taxi-brousse : 4 personnes à l'avant, 6 personnes au milieu et 5 autres sur la baquette arrière.
Ici, peu de gens passent le permis de conduire. Un chauffeur de taxi m'a confirmé qu'il suffisait de payer un fonctionnaire pour avoir le papier rose.
Résultat : ça donne une conduite complètement anarchique et dangereuse, en particulier dans cette profession.

A certains barrages de police, le chauffeur glisse un billet de banque dans ses papiers.
Et comme les taxi-b sont en surcharge, ils débarquent quelques personnes avant le contrôle et les rembarquent 100 mètres plus loin.

Nous arrivons, sains et sauf, à Antsampanamahazo.


Après une messe écourtée par notre arrivée et le repas de midi consommé : du ravitoto* (prononcer "raftoute"), je pars avec une dizaine d'enfants faire quelques photos du fleuve la Bemarivo.

C'est extrêmement rafraîchissant de se balader avec des enfants. Ils voient tout, ils sont capables de vous dénicher un caméléon en quelques minutes et ils connaissent tous les chemins de la régions.

Je souhaitais revenir dans un champs, autrefois de cultures de vanille, aujourd'hui brulé pour y planter du riz. J'avais fait des photos du fleuve, en 2004, avec les rizières en dessous.
Déception, puisque le paysage a complètement changé.

Nous descendons vers les bords de la Bemarivo.
Sur le chemin, les enfants trouvent de la papaye, du cacao** et des lichies.

Sur les bords du fleuve, je m'installe pour faire une photo panoramique du large paysage qui s'offre à moi. Je sors une tête pano faite "maison". Et hop, voilà que j'ai oublié à Sambava une pièce, au combien petite mais indispensable. Je fais donc mon panoramique à "l'arrachée", comme un malpropre...

Avec mon sac à dos de huit kilos et la chaleur humide, je transpire tellement que je propose une baignade aux enfants. En moins de deux, alors que je range mon matériel, les voilà déjà dans l'eau.

La Bemarivo est très large ici, nous sommes proches de la mer. Et chose que je ne savais pas, on peut la traverser tranquillement à un endroit. Pendant que nous nous baignons, je vois passer des gens qui rejoignent l'autre rive.

Sur le chemin du retour, nous traversons un béal sur 2 troncs d'arbres (qui bougent). J'ai horreur de ce passage.

Retour au village. Les femmes préparent des racines de manioc.
Elles sont cuites avec de l'eau, puis elles sont servies sucrées.
Ce plat a un goût de chataigne.

Retour à Sambava vers 17h30 avec le même taxi-b, encore plus chargé que le matin.
Christo fait une poussée de fièvre.






Renvois :

*ravitoto : feuilles de manioc pilés et consommés avec l'aliment de base, le riz. Le ravitoto est excellent lorsqu'il est cuit avec une viande de porc.
A Madagascar, il y a une plaisanterie autour de ce plat : si vous ne vous lavez pas les dents en sortant de table, n'importe qui saura ce que vous avez mangé au premier sourire !

**Le cacao est un gros fruit provenant d'un arbre. Frais, on le coupe en deux et on mange les fèves (seule partie que nous connaissons en France), ainsi que la matière blanche qui les entoure.